ePrivacy and GPDR Cookie Consent by TermsFeed Generator Métamorphoses urbaines – Utopia

Joana Vasconcelos, éminente artiste portugaise engagée socialement, offre au public des paysages monumentaux, aux formes, textures et rythmes surprenants. Une de ses Valkyries, sculpture faite de matières textiles, vous accueillera en Gare Lille Flandres, tandis que d’autres seront présentées à la maison Folie Wazemmes.

Les Moss People, du sculpteur finlandais Kim Simonsson, forment un décor utopique et merveilleux. Les 10 elfes de La Rambla (rue Faidherbe), vous plongeront au coeur des Metsä, ces vastes forêts nordiques. Vous retrouverez ces artistes et bien d’autres dans Le Jardin d’Eden, l’exposition présentée dans les maisons Folie de Lille, qui mettra en avant la recherche des artistes et de l’humain pour un monde meilleur.

Moss People, Kim Simonsson

14 mai — 02 octobre 2022
– LA RAMBLA (RUE FAIDHERBE), LILLE
– PARVIS STATION EUROTÉLÉPORT, ROUBAIX

Kim Simonsson Moss People

« Moss People » se traduit littéralement par Les gens de mousse. Ces sculptures évoquent un monde imaginaire, souvent peuplé de figures féeriques, sorties de contes nordiques dans lesquels des petits personnages vivent en harmonie avec le monde végétal. Indépendants,
la provenance de ces êtres reste mystique et méconnue, alimentant le mystère qui plane au- dessus d’eux. Ce qui est sûr, c’est qu’ils sont décrits comme des enfants sauvages, soudés, au cœur de la nature pour laquelle ils aspirent le plus beau dessein.
L’univers particulier de Kim Simonsson révèle toujours une mise en scène travaillée, lui permettant d’inscrire ses personnages dans divers contextes. L’artiste les photographie souvent en pleine nature et ils se confondent avec le paysage. À l’inverse, il les immortalise parfois dans un environnement plus industriel, les extirpant de l’imaginaire auquel ils appartiennent.

Simone, Joana Vasconcelos

14 mai — 02 octobre 2022
– GARE LILLE FLANDRES

Au cœur de la Gare Lille Flandres surgit Simone, une gigantesque sculpture aux formes organiques suspendue au-dessus de nos têtes. Cette Valkyrie, initialement produite pour Le Bon Marché à Paris en 2019, a été adaptée pour Utopia et prend désormais une ampleur particulièrement inédite qui s’étend tout au long de la gare. Entièrement faite à la main à partir de laine, de tissus variés et de LED, toute la structure repose sur un immense gonflable de plus de 40 mètres qui dialogue avec l’espace environnant. C’est un hommage que Joana Vasconcelos, connue pour ses créations monumentales, rend à trois grandes figures féminines françaises : Simone de Beauvoir (1908- 1986), Simone Veil (1927-2017) et Simone Hérault (1950), comédienne connue pour être la voix de la SNCF, la Société Nationale des Chemins de Fer, depuis quarante ans.
Retrouvez d’autres installations de Joana Vasconcelos dans l’exposition Le Jardin d’Eden à la maison Folie Wazemmes.

La Maison du Maxitos, Jean-François Fourtou

14 mai — 02 octobre 2022
ÎLOT COMTESSE, LILLE

Raisonnant toujours avec la part enfantine de chacun, Jean-François Fourtou imagine des mondes qui nous dépassent, suggérant une narration du souvenir.
Les Nanitos, dans son récit de contes que l’artiste racontait à sa fille, sont de petits personnages vivant sous terre. « Ils se déplaçaient tellement vite qu’on ne les voyait pas passer lorsqu’ils allaient rejoindre des labyrinthes souterrains ».

Destinés aux entrailles de la terre, Jean-François Fourtou fait finalement éclore ses Nanitos du sol, une métaphore onirique faisant référence à la naissance de ses deux garçons. Ses Nanitos représentent alors pour l’artiste le début d’une nouvelle ère qui fait fit du « cadre » et des conventions. Ses personnages sont sans attaches et évolutifs ; « (ils) se transforment en devenant adultes en jardiniers ».

La Maison du Maxitos est une reproduction à l’échelle double d’une maisonnette. Elle rappelle une cabane d’un autre âge, sortie d’un conte. La maison apparaît ainsi de manière incongrue parmi ces maisons de briques traditionnelles au cœur du Vieux-Lille. Un Maxitos, à la tête de potiron géante, se dresse au centre de l’Îlot Comtesse, debout devant sa demeure. Porté par les univers « mi-magique, mi-mémoriel sur le thème de l’enfance », elle se dresse en hymne à la gaité, préparez-vous à passer l’antre du géant Maxitos

Les visiteurs sont invités à grimper sur le banc pour découvrir, à travers la fenêtre, le mobilier intérieur qui la compose. Ils peuvent également la visiter faisant alors l’expérience intime d’un retour en enfance.

Visitez l’intérieur de la Maison du Maxitos
SAM & DIM : 10H À 18H

Entidades, Jaider Esbell

14 mai — 02 octobre 2022
MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE, LILLE

Jaider Esbell était un artiste et écrivain de l’ethnie amérindienne Makuxi. Disparu fin 2021, l’artiste a joué un rôle central dans le mouvement pour la reconnaissance de l’art indigène contemporain, agissant de manière multiple et interdisciplinaire, combinant le rôle d’artiste, de commissaire, d’écrivain, d’éducateur, d’activiste…

Le travail de Jaider Esbell entremêle mythes indigènes, critiques de la culture hégémonique et préoccupations socio-environnementales. Dans la cour du Musée de l’Hospice Comtesse, deux imposants serpents, parés de motifs circulaires colorés, sont dressés en position d’attaque. Bien que réalisée dans une matérialité occidentale – des gonflables – Entidades reflète et véhicule l’imagerie, l’esthétique et les modes de pensées Makuxi. Symbole de fertilité et d’abondance, ces serpents géants, en transit entre les mondes, continuent de veiller à la protection des peuples indigènes d’Amazonie et de notre nature commune.

Retrouvez les œuvres de Jaider Esbell dans l’exposition Les Vivants au Tripostal.

LUN : 14H À 18H
MER > DIM : 10H À 18H

The Hatchling, Joanna Rajkowska

14 mai — 02 octobre 2022
MUSÉE DE L’HOSPICE COMTESSE, LILLE

Artiste pluridisciplinaire, Joanna Rajkowska est surtout connue pour ses interventions dans l’espace public. Son approche critique et engagée repose sur la conviction que nous, les humains, n’avons pas réussi à produire une culture viable et durable.

The Hatchling est une réplique à grande échelle d’un œuf de merle aux couleurs très caractéristiques : bleu-vert avec des taches brunes. De l’intérieur de la sculpture émanent les sons d’une éclosion enregistrée par des ornithologues. L’œuvre invite le visiteur à s’approcher pour écouter attentivement les frémissements d’une nouvelle vie. L’œuf vibre sous le rythme des battements de cœur, des craquements de la coquille et des premiers gazouillis émis par l’oisillon pour signaler sa venue au monde. Cette éclosion au cœur de la ville réveille notre empathie pour les autres espèces et rappelle la fragilité d’une nature dont la survie détermine notre propre existence.

LUN : 14H À 18H
MER > DIM : 10H À 18H

Rezilientia, Ghyslain Bertholon

14 mai — 02 octobre 2022
VIEILLE BOURSE, LILLE

Cet artiste français interroge depuis 20 ans
les liens qui unissent l’être humain à son environnement à travers des œuvres qui témoignent de son engagement. Il établit un constat sans appel sur les rapports de domination que l’Homme exerce sur la Nature sans se départir d’une forme de décalage salvateur. D’humour parfois. De poésie toujours.

Un jour de novembre 2019, l’artiste esquisse dans son carnet le rapide croquis d’une souche calcinée dans laquelle est figée une hache dont le manche semble reprendre vie. À cette époque, le continent australien se consume littéralement sous les flammes de gigantesques incendies. À l’issue d’une discussion en famille sur ce drame en cours, il soumet son nouveau projet de sculpture. On lui soutient alors qu’il a dessiné un projet semblable il y a de cela plusieurs années. Il n’en a plus aucun souvenir ! Après quelques recherches, il retrouve un premier croquis de la même sculpture datant de… 2009. L’Australie brûlait déjà.

Ghyslain Bertholon a dessiné le même projet de sculpture, en proie aux mêmes émotions, à 10 ans d’intervalle. Mais le confinement est passé par là et le croquis prend cette fois le temps de se muer en sculpture. Rezilientia est née.

L’émotion ressentie par l’artiste face aux maux de la Terre s’impose comme le souvenir énigmatique d’un écho avec lui-même : son travail s’inscrivant depuis toujours dans la relation que l’Homme entretient avec la Faune et la Flore. « Une relation de domination qui conduit l’animal humain à user et abuser des ressources offertes par une planète dont les grands équilibres sont aujourd’hui bouleversés. Pourtant la Nature reprend toujours ses droits, le répit accordé par le confinement l’a bien démontré. Rezilientia est une œuvre désespérément optimiste, comme j’aime à me définir. A-t-on le choix ? ».

Ostfriesland, Joana Vasconcelos

14 mai — 02 octobre 2022
PARVIS DE LA MAISON FOLIE WAZEMMES, LILLE

Une énorme théière en fer forgé, parcourue et ornementée de végétation – plantes de jasmin – impose sa présence monumentale. De près on se rend compte que c’est la symbiose parfaite entre le naturel et l’industriel. Dans les volutes qui donnent forme à Ostfriesland, on reconnaît les motifs caractéristiques des grilles ou garde-corps de balcons, qui rythme notre mémoire.

Le fer forgé, élément architectonique à la fois fonctionnel et décoratif, surgit investi d’une importance structurelle dans la construction
de l’objet, dont la domesticité est niée par l’hyperbolisation de son échelle habituelle, tandis que le jasmin, enveloppant toute la structure, souligne l’allusion au thé.

Joana Vasconcelos évoque également, de manière subtile, le rôle qu’ont assumé les Portugais dans l’introduction du thé dans les habitudes de consommation européennes et, surtout, le rôle de Catarina de Bragança (1638-1705), à qui l’on attribue la responsabilité d’avoir inculquée à la cour anglaise l’habitude de boire du thé.

Retrouvez l’œuvre de Joana Vasconcelos dans l’exposition Le Jardin d’Éden à la maison Folie Wazemmes, et Simone, à la Gare Lille Flandres.

Cubikron3.0, Eric Baudart

14 mai — 02 octobre 2022
PARC BARBEROUSSE & PARC MATISSE, LILLE

cubiKron3.0 apparaît selon l’artiste comme un protecteur de la nature. Destinée à « vivre » dehors, l’œuvre cubique compose avec celle-ci de manière inattendue. « Il est apparu que la structure du cubiKron3.0 protège la nature en instaurant une mise à distance de l’homme au sol que le cubiKron recouvre mais aussi à l’aire, l’espace qu’il occupe. Un autre effet inattendu sont les oiseaux qui prennent rapidement le contrôle de l’espace devenu protégé ».

Féru de physique chimie, Éric Baudart s’interroge sur le potentiel d’un objet à s’inscrire comme un « corps simple », considérant cette dénomination utilisée en chimie pour décrire une substance constituée d’un seul type d’élément chimique. Le « corps simple », fait opposition au « corps composés », infiniment plus nombreux, structurés d’au moins deux éléments différents associés de diverses manières.

Par une disposition répétée à l’identique de ligne de ressorts de matelas, cet élément devient corps, s’inscrivant dans une anatomie intelligible. cubiKron3.0 « fait matière par le jeu combinatoire des possibles juxtapositions ».

Éric Baudart – Cubikron 3.0